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Covid-19, du devoir de débattre

Ci-dessous ma contribution dans le débat sur la gestion de la crise sanitaire parue le 1er septembre dans la rubrique Courriers des lecteurs du quotidien « 24 heures ».
Mon premier texte datant de fin juillet dénonçant la censure par les médias des professionnels de la santé opposés à la politique du tout vaccinal du Conseil fédéral a été logiquement censuré, mais étrangement au nom de la « déontologie du journalisme »… Il figure en bas de page.


Covid-19 : du devoir de débattre

« A l’occasion de la mise en consultation d’une extension du certificat Covid par le Conseil fédéral, « 24 heures » ouvre le débat et donne la parole à des voix critiques du monde politique et à une association qui s’oppose au passe sanitaire. La conseillère nationale Léonore Porchet souligne que le certificat est un moyen de contrainte pour se faire vacciner mais pas une mesure épidémiologique éprouvée. Elle remet en question la vision binaire évoquée par Alain Berset pour qui la seule alternative au certificat Covid est le confinement.

Le porte-parole du Mouvement suisse pour la liberté citoyenne met en avant des mesures alternatives s’orientant sur la protection des personnes fragiles et sur le renforcement du système immunitaire de la population.

Il faut savoir que ces points de vue sont partagés par de nombreux scientifiques et médecins dans le Monde dont Richard Horton, rédacteur en chef de la prestigieuse revue médicale The Lancet. Dans un texte paru le 26 septembre 2020 intitulé “Le Covid-19 n’est pas une pandémie”, il explique que c’est l’interaction entre l’infection au virus SARS-CoV-2 et les maladies chroniques qui met pareillement en difficulté notre système hospitalier et notre société. Il défend une nouvelle approche plus efficace intégrant certaines problématiques liées aux inégalités socio-économiques plutôt que la seule recherche d’une solution purement biomédicale, vouée selon lui à l’échec.

L’actualité semble lui donner raison car depuis fin juillet il est désormais acquis que les vaccins ne sont pas aussi efficaces contre le variant Delta que ce que les experts avaient espéré. L’intérêt du certificat sanitaire est donc logiquement remis en question. Il est dès lors très important que le débat puisse se poursuive en donnant la parole également aux professionnels de la santé opposés aux mesures du Conseil fédéral, comme par exemple le Docteur Philippe Saegesser dont « 24 heures » a récemment parlé.

Richard Golay, ingénieur EPFL et conseiller communal, Epalinges


(Premier texte non-retenu par la rédaction du quotidien « 24 heures ».)

Vaccination et débat contradictoire

Dans l’édition du samedi 24 juillet, « 24 heures » se questionne sur les raisons qui font que près de la moitié des habitants de ce pays ne sont pas vaccinés contre la Covid-19.

Une hypothèse manque selon moi dans cette importante réflexion.

Peu de professionnels de la santé et d’experts osent critiquer ouvertement les décisions de nos autorités sur le choix vaccinal ou sur la gestion de la crise en général du fait souvent de leur position dans des organismes publics ou proches. Les risques pour la suite de leur carrière sont réels. Mais, il y en a néanmoins plusieurs qui se sont exprimés de manière détaillée dans des blogs ou dans des médias dits alternatifs et qui ont été largement diffusés sur les réseaux sociaux.

Le fait que leurs avis ne soient pas présents dans les médias dominants de Suisse romande, ou à de très rares exceptions près, fait qu’une partie de la population perd finalement confiance dans nos autorités et choisit de ne pas suivre leur recommandation.

S’il a pu être légitime et compréhensible de ne pas refléter le débat entre les spécialistes de la santé et d’autres experts au tout début de cette crise, cela ne peut pas se justifier éternellement. Notre société doit oser le débat contradictoire, même dans l’adversité, au nom des principes qui fondent le concept de société ouverte garantissant la liberté et les droits fondamentaux(*).

La connaissance étant faillible, la société doit laisser différents points de vue s’exprimer publiquement (concept de réfutabilité).

Richard Golay, ingénieur EPFL et conseiller communal, Epalinges

(*) Lire à ce sujet le texte du professeur de philosophie des sciences de l’Université de Lausanne, Michael Esfeld, intitulé : « La société ouverte et ses nouveaux ennemis »

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Pour la liberté de vote sur la Loi Covid

Prise de parole au Comité élargi des Verts vaudois le 8 septembre 2021 à Lausanne

Chers amies, chers amis,

Nous avons à décider de la recommandation de vote sur la loi Covid à la suite du deuxième référendum lancé par l’association Les Amis de la Constitution dont je suis membre.

Cette loi instaure, à travers la mise en place du certificat sanitaire, une discrimination entre les individus et favorise un système de traçage des contacts. Elle offre également au Conseil fédéral la possibilité d’édicter de nouveaux critères à même de durcir encore de nouvelles mesures sanitaires, et cela par simple voie d’ordonnance.

C’est une menace claire pour le respect de la sphère privée et une atteinte à nos libertés fondamentales. C’est la raison pour laquelle je m’y oppose.

Mais il y en a une autre, qui démontre l’incohérence de cette loi : les personnes vaccinées transmettent en effet le variant Delta.

Au cœur de l’été, le 30 juillet, une nouvelle AFP a fait l’effet d’une bombe. L’information provenait du principal organe sanitaire des Etats-Unis, le fameux CDC, le Centre de prévention et de contrôle des maladies. Sur la base d’études scientifiques, il a été constaté qu’il n’y avait pas de différence dans la charge virale des personnes vaccinées ou non vaccinées. On peut donc être vacciné, porteur et contagieux. Quatre jours plus tard, l’OFSP confirmait l’information en déclarant dans une conférence de presse que le risque de transmission du variant Delta « semble être analogue » entre les personnes vaccinées et non-vaccinées.

La situation au Royaume Uni, en Israël ou en Islande, des exemples de pays hautement vaccinés, renforce ces premières observations comme quoi le vaccin ne prévient pas la transmission du virus Delta. Elles sont pourtant ignorées, encore aujourd’hui même, par nos autorités.

La loi Covid définit pourtant à l’article 3a alinéa 1 que les personnes vaccinées contre le COVID-19 le sont, je cite, « au moyen d’un vaccin autorisé dont il est prouvé qu’il prévient la transmission du virus ».

Chers amies et chères amis, la crise sanitaire en cours génèrent des divisions importantes dans notre société et au sein même de notre mouvement. Il est de notre devoir d’apaiser la situation et d’encourager la bienveillance envers autrui.

Dans ce sens, j’invite l’assemblée à soutenir ma proposition de laisser la liberté de vote à nos membres et sympathisants, ou autrement dit, à ne pas donner de recommandation de vote sur ce sujet.

Je vous remercie de votre attention.