Alexandra Henrion Caude est généticienne et neurobiologiste. Elle est l’auteur d’un succès de librairie paru en mars de cette année intitulé « Les Apprentis sorciers. Tout ce que l’on vous cache sur l’ARN messager ». Cette spécialiste des maladies génétiques et de l’ARN nous éclaire sur le développement de ces nouveaux vaccins et nous alerte sur les risques qu’ils entraînent pour notre santé. A noter que les droits d’auteur du livre sont entièrement reversés à une association caritative.
(Mon texte a été publié en libre accès par le média indépendant romand Bon pour la Tête le 23 juin 2023. Merci à lui !)
Titulaire d’un doctorat en génétique de l’université Paris-Diderot obtenu en 1997 suivi d’un post-doctorat à la Harvard Medical School, cette mère de cinq enfants a été de 2012 à 2018 directrice de recherche à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM). Elle a fondé depuis sur l’île Maurice l’Institut Simplissima qui vise à développer dans le domaine des soins de la santé « des solutions simples, peu coûteuses, durables et éthiques ».
Son livre, un petit format d’un peu plus de 140 pages, se lit facilement et en relativement peu de temps. Il contient 159 notes en fin d’ouvrage dont le quart environ concerne des citations d’articles scientifiques publiés dans des revues à comité de lecture.
Le ton du livre est grave car il aborde de manière sourcée la problématique des effets secondaires liés à l’injection vaccinale. ¨Très tôt en 2020, Alexandra Henrion-Caude a dénoncé les mesures prises pour gérer la crise Covid-19 et les risques d’une stratégie vaccinale étendue contre le nouveau coronavirus (1). Comme d’autres experts en santé publique très critiques envers les décisions des autorités, elle a été violemment attaquée dans les médias de masse sans avoir un droit de réponse ou à de très rares occasions. Pourtant, habituée à la méthode scientifique, elle ne prétend pas détenir la vérité, mais elle appelle à débattre librement de ce sujet.
Une nouvelle technologie jamais encore commercialisée
Après avoir raconté en détail l’histoire de la découverte et les fonctions connues des ARN et de l’ARN messager (ARNm) en particulier, l’auteur présente les recherches successives visant à développer des thérapies à base de cette molécule pour prévenir ou soigner une maladie. La première injection d’ARNm dans un animal ayant permis d’obtenir la protéine voulue date de 1989. Elle a été réalisée par le chercheur Robert Malone (2) qui s’est positionné depuis de manière très critique vis-à-vis de cette vaccination. Il faut ensuite attendre une décennie pour voir les premiers essais cliniques sur l’homme. Que ce soit dans le traitement de divers cancers et maladies ou pour s’immuniser contre des virus, ces développement thérapeutiques ont tous été des échecs et aucun n’a obtenu d’autorisation de mise sur le marché. Ce fait a été confirmé par le Directeur général de Pfizer en 2022 (3).
Mais la crise Covid change tout : dans l’urgence, les Etats décident d’assouplir les réglementations et pour la première fois un traitement à base d’ARNm est autorisé à entrer en phase 3 d’expérimentation. Cette phase d’essai, la première à grande échelle, vise à établir l’intérêt thérapeutique du médicament. Dans le cas présent, l’échelle a été planétaire puisqu’elle a concerné une bonne partie de l’humanité !
Un vaccin inefficace et dangereux
Ce vaccin est annoncé comme l’unique espoir pour mettre fin à la pandémie par la plupart des chefs d’Etats (4), Alexandra Henrion-Caude dresse un constat cinglant sur le résultat effectif : le vaccin n’a pas arrêté l’épidémie, n’a pas empêché d’attraper la Covid, ni de la transmettre et il n’empêche pas d’en mourir.
Elle nous rappelle qu’un des fondements de la médecine a toujours été le principe de ne pas nuire. Mais les données sur lesquelles s’est appuyée l’administration américaine pour autoriser le vaccin Covid-19 montrent que ce n’est pas le cas : entre le 1er décembre 2020 et le 28 février 2021, Pfizer a enregistré 1’223 décès et 158’893 effets indésirables. Des données inquiétantes ont été récoltées par exemple sur des mères allaitantes et leurs enfants. Détail croustillant : sans l’intervention d’un juge, ces informations n’auraient été rendues publiques que dans 75 ans ! (5) Ce nombre de décès et d’événements indésirables très élevés est confirmé par les bases de données de pharmacovigilance des Etats-Unis d’Amérique ou celle de l’OMS. Cette dernière, dénommée VigiAccess, a par exemple enregistré en une seule année de vaccination Covid dix fois plus d’effets indésirables que tous les effets secondaires obtenus contre la grippe en cinquante ans.
L’auteur cite ensuite un ensemble d’études scientifiques et de documents parus durant l’été 2022 confirmant également l’ampleur du risque d’effets secondaires graves liés à la vaccination par rapport au groupe placebo. Il y a par exemple cette étude menée par des scientifiques de Harvard et de Johns-Hopkins parue dans la revue Social Science Research Network le 12 septembre 2022 qui repose sur des données du Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) : « pour une hospitalisation Covid-19 évitée chez les jeunes adultes non infectés auparavant, nous prévoyons 18 à 98 événements indésirables graves. » Il s’agit notamment de myocardites.
Appel à la suspension
Ce qui précède n’est qu’un avant-goût du contenu de cet ouvrage qui présente également des aspects positifs. On y découvre la passion de cette chercheuse pour les ARN, des composés extraordinairement riches en fonctionnalités : porteurs d’une mémoire physiologique, agent régulateur du vivant, moteur de vie directement en lien avec notre qualité de vie, etc.
Le sujet le plus lourd et qui amène Alexandra Henrion-Caude à demander une suspension urgente des injections concerne la question fondamentale des risques d’intégration dans notre génome de l’ARNm vaccinal. Elle montre la réalité de cette possibilité en citant les travaux du découvreur de la transcription inverse en 1974, Rudolph Jaenisch, et ses découvertes récentes ainsi que celles d’autres équipes.
Allons-nous continuer à censurer cette scientifique et le débat entourant ces questions qui concerne notre humanité entière, présente et future ?
« La liberté d’opinion est une farce si l’information sur les faits n’est pas garantie et si ce ne sont pas les faits eux-mêmes qui font l’objet du débat. »
Hannah Arendt in La Crise de la culture
Richard Golay, ingénieur diplômé EPFL et conseiller communal, Epalinges
(2) Robert Malone s’est élevé d’abord contre la vaccination des enfants contre la Covid. Il dénonce depuis le contournement des règles de développement des produits médicaux dans cette crise. Écouter l’interview du média indépendant belge « BAM ! » sous-titré en français du 4.05.2023 (https://crowdbunker.com/v/okdxdiVPYp).
(3) « La technologie à ARNm n’a jamais délivré le moindre produit à ce jour : ni vaccin ni aucun médicament », Albert Bourla, Directeur général de Pfizer, in Washington Post du 10 mars 2022.
(4) « La propagation de la pandémie ne peut être évitée que par la vaccination. » Vladimir Poutine, le 30 juin 2021.
Face à la contestation populaire des mesures politiques comme le refus de la loi CO2 en Suisse, une évolution du discours paraît souhaitable si nous voulons atteindre les objectifs fixés à la Conférence de Paris en 2015 (COP21) et ratifiés par la Confédération.
Parmi les nombreux textes que j’ai lu ces dernières années sur la thématique du climat, un article paru en 2017 dans le journal québécois La Presse m’a profondément interpellé. Intitulé « Changements climatiques : le piège du consensus scientifique », il relate les conclusions d’une conférence donnée au Centre de recherches en mathématiques de l’Université de Montréal. Celles-ci sont malheureusement toujours valables 5 ans plus tard et je reproduis le texte ci-après.
Roger Cook est professeur de mathématiques et spécialiste de l’analyse des risques à l’Université de Delft aux Pays Bas. Ancien rédacteur des rapports du Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), il explique en quoi les experts du GIEC raisonnent mal dans leur manière de communiquer les incertitudes. La conséquence est importante puisque cela inverse la charge de la preuve et donne ainsi de l’eau au moulin des opposants, les bien mal nommés « climatosceptiques » (Diderot n’a-t-il pas dit que le scepticisme est le premier pas vers la vérité ?). Extrait de l’article :
« Il est prévu, par exemple, que la concentration de CO2 dans l’atmosphère doublera d’ici 2100 par rapport à son niveau de l’ère préindustrielle si rien n’est fait pour ralentir nos émissions. Quelle augmentation de température cela entraînera-t-il ? La science actuelle nous permet de tracer une courbe de probabilités. Elle va de 1 °C, ce qui aurait peu de conséquences, à 6 °C, ce qui serait catastrophique. La réalité est que personne ne peut prouver que continuer au rythme actuel entraînerait de graves dommages. Mais personne ne peut prouver non plus qu’il n’y en aurait pas ! »
Les incertitudes sur l’évolution future du climat ne doivent donc pas nous empêcher d’agir car les conséquences sont potentiellement trop graves. Le professeur Cook a raison de dire : « Il faut décider avant de savoir. Attendre de voir n’est pas une option. »
Les objectifs de limitation des émissions de gaz à effet de serre de la Confédération et des cantons sont compatibles avec ceux du développement durable, soit la recherche d’un équilibre au bénéfice de toutes et tous, et particulièrement des plus faibles, entre les activités économiques, les rapports sociaux et la préservation de l’environnement. Parmi ces objectifs figurent entre autres l’arrêt du gaspillage des ressources et le développement de celles qui sont renouvelables. Chaque fois dans le respect de la biodiversité et dans une optique d’économie circulaire.
Si les risques climatiques représentent une menace potentiellement catastrophiques pour les générations futures, les solutions identifiées constituent aussi une chance pour accéder à un avenir commun plus harmonieux dans le respect de la dignité de chacun.
Changements climatiques: le piège du consensus scientifique
En misant sur les consensus scientifiques pour faire passer leur message, les chercheurs qui parlent des changements climatiques communiquent mal l’incertitude liée à leur science. Résultat: ils se retrouvent avec le fardeau de la preuve et sont en train de perdre la bataille contre les climatosceptiques. C’est le message que lance l’expert en analyse de risques Roger Cooke, qui veut renverser la discussion… pour provoquer l’action.
Les scientifiques ont une « grande confiance » dans le scénario voulant que la Terre soit en train de se réchauffer. Ils ont une « grande confiance » dans l’idée que l’être humain est responsable de ce réchauffement. Et ils ont encore une « grande confiance » dans l’hypothèse que les changements climatiques entraîneront des impacts pendant plusieurs décennies.
Roger Cooke n’en peut plus de ces affirmations. Ce mathématicien américain expert en analyse de risques, aujourd’hui rattaché à l’Université de Delft, aux Pays-Bas, a pourtant déjà rédigé des chapitres des rapports du Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), la bible en matière de changements climatiques. Mais il estime que le GIEC erre dans sa façon de rapporter les incertitudes inhérentes à la science du climat.
« Les gens du GIEC ont une façon fautive de raisonner et de communiquer à propos des incertitudes. Ils ne comprennent pas le raisonnement probabiliste, et ça a des conséquences terribles », a-t-il dit à La Presse en marge d’une conférence prononcée hier au Centre de recherches mathématiques de l’Université de Montréal.
Le mathématicien compare les affirmations du GIEC à… un dé. Chaque fois que vous jetez le dé, vous pouvez être raisonnablement sûr de ne pas obtenir un six. Mais ça ne veut surtout pas dire qu’à force de lancer le dé, vous pouvez avoir l’assurance de ne jamais obtenir de six !
C’est la même chose, soutient-il, lorsqu’on se retrouve devant une longue liste d’énoncés scientifiques en lesquels les chercheurs nous disent avoir une « grande confiance ».
« Ça ne nous dit presque rien sur le degré de certitude qu’on doit avoir dans l’ensemble de l’affaire. Et c’est ça, le problème. Ça ne nous dit rien sur ce qu’on a vraiment besoin de savoir. C’est ce que j’appelle le « piège de la confiance ». Dans la vie quotidienne, tout le monde tombe dans le piège, tout le temps. Et c’est aussi le cas des scientifiques, y compris ceux du GIEC. »
Perdre la bataille
L’argument peut sembler pointu et technique. Mais pour Roger Cooke, il explique en grande partie pourquoi les défenseurs du climat sont en train de perdre la bataille face aux climatosceptiques.
« Ce n’est pas comme si ça avait été un grand succès jusqu’à maintenant. Donald Trump est à la Maison-Blanche ! Soyons francs, nous perdons ce débat actuellement. »
Selon Roger Cooke, les scientifiques insistent trop sur les fameux « consensus scientifiques ». « Le GIEC considère que sa mission est de réunir tous les aspects sur lesquels nous nous entendons et de les présenter comme un consensus, estime-t-il. Le résultat, c’est qu’il y a moins d’attention sur les choses qu’on ne connaît pas. Et ces choses inconnues sont très importantes pour évaluer les décisions à prendre. »
Les scientifiques, plaide encore le professeur Cooke, sont en train de « créer un récit qui dit qu’ils ont une « grande confiance », et ils finissent par raisonner comme si c’était une certitude ».
Le résultat, terrible à ses yeux, est que les scientifiques se retrouvent à devoir prouver ce qu’ils avancent dans l’espace public. « Le fardeau de la preuve est complètement asymétrique et repose sur un seul camp. L’autre n’a qu’à dire : « Vous devez prouver ces changements, sinon, nous, on ne fait rien. » »
La solution ? Selon Roger Cooke, il faut bien expliquer les incertitudes liées au climat. Il est prévu, par exemple, que la concentration de CO2 dans l’atmosphère doublera d’ici 2100 par rapport à son niveau de l’ère préindustrielle si rien n’est fait pour ralentir nos émissions. Quelle augmentation de température cela entraînera-t-il ? La science actuelle nous permet de tracer une courbe de probabilités. Elle va de 1 °C, ce qui aurait peu de conséquences, à 6 °C, ce qui serait catastrophique.
« La réalité est que personne ne peut prouver que continuer au rythme actuel entraînerait de graves dommages, dit Roger Cooke. Mais personne ne peut prouver non plus qu’il n’y en aurait pas ! »
Cette incertitude, l’expert invite la communauté à la faire sienne et à l’accepter. « La plupart des gens ne sont pas prêts à faire face aux incertitudes. Or, il faut les encourager et leur faire comprendre qu’ils doivent prendre des décisions avant de savoir. Il faut décider avant de savoir. Attendre de voir n’est pas une option. »
Second courrier des lecteurs paru le 10 novembre 2021 à propos de la Loi Covid-19. A la demande de 24heures, chaque affirmation de cet texte a dû être sourcée pour être acceptée.
Le fait est que la plupart de ces informations ne sont pas ou très peu apparues dans les médias dominants en Suisse romande. Le motif bien compris est d’assurer la vaccination à ARNm d’un maximum de la population. Pourtant l’efficacité de cette technique est remise en doute par des études scientifiques dont celle citée ici.
Loi Covid : un appel au bon sens
Avec le deuxième référendum sur la loi Covid-19, les Suisses auront la possibilité de donner leur avis sur l’introduction du certificat sanitaire.
Depuis le début de la vaccination à ARNm, les connaissances scientifiques s’accumulent. L’immunité annoncée très élevée n’est pas au rendez-vous ce qui réduit d’autant l’espoir d’une immunité de groupe. En ce qui concerne la durée de l’immunité, celle-ci s’avère plus courte que prévue et elle n’empêche pas l’infection ni la transmission du virus.
Les vaccins à ARNm causent, dans de rares cas, des effets secondaires cardiaques pour les jeunes hommes au point que certains pays nordiques ont suspendu l’utilisation de celui de Moderna au moins de 30 ans. Le certificat sanitaire, dont l’objectif avoué est de pousser à la vaccination, n’est plus obligatoire dans plusieurs pays d’Europe comme l’Espagne, Le Royaume-Uni, la Norvège ou la Suède. C’est la preuve que cette mesure est davantage un choix politique qu’une mesure sanitaire faisant consensus.
A ceux qui objecteraient que l’absence du certificat se justifie pour ces pays par une couverture vaccinale suffisamment élevée, ils ignorent que la revue médicale «European Journal of Epidemiology» a publié en septembre une étude montrant que, pour 68 pays et 2947 comtés des Etats-Unis, il n’y avait pas de corrélation entre le niveau de vaccination et l’augmentation du nombre de cas Covid.
Il est temps de ramener nos autorités à la raison et je dirai non au certificat sanitaire le 28 novembre car il divise inutilement la population.
Richard Golay, ingénieur EPFL et conseiller communal, Epalinges
Ci-dessous ma contribution dans le débat sur la gestion de la crise sanitaire parue le 1er septembre dans la rubrique Courriers des lecteurs du quotidien « 24 heures ». Mon premier texte datant de fin juillet dénonçant la censure par les médias des professionnels de la santé opposés à la politique du tout vaccinal du Conseil fédéral a été logiquement censuré, mais étrangement au nom de la « déontologie du journalisme »… Il figure en bas de page.
Covid-19 : du devoir de débattre
« A l’occasion de la mise en consultation d’une extension du certificat Covid par le Conseil fédéral, « 24 heures » ouvre le débat et donne la parole à des voix critiques du monde politique et à une association qui s’oppose au passe sanitaire. La conseillère nationale Léonore Porchet souligne que le certificat est un moyen de contrainte pour se faire vacciner mais pas une mesure épidémiologique éprouvée. Elle remet en question la vision binaire évoquée par Alain Berset pour qui la seule alternative au certificat Covid est le confinement.
Le porte-parole du Mouvement suisse pour la liberté citoyenne met en avant des mesures alternatives s’orientant sur la protection des personnes fragiles et sur le renforcement du système immunitaire de la population.
Il faut savoir que ces points de vue sont partagés par de nombreux scientifiques et médecins dans le Monde dont Richard Horton, rédacteur en chef de la prestigieuse revue médicale The Lancet. Dans un texte paru le 26 septembre 2020 intitulé “Le Covid-19 n’est pas une pandémie”, il explique que c’est l’interaction entre l’infection au virus SARS-CoV-2 et les maladies chroniques qui met pareillement en difficulté notre système hospitalier et notre société. Il défend une nouvelle approche plus efficace intégrant certaines problématiques liées aux inégalités socio-économiques plutôt que la seule recherche d’une solution purement biomédicale, vouée selon lui à l’échec.
L’actualité semble lui donner raison car depuis fin juillet il est désormais acquis que les vaccins ne sont pas aussi efficaces contre le variant Delta que ce que les experts avaient espéré. L’intérêt du certificat sanitaire est donc logiquement remis en question. Il est dès lors très important que le débat puisse se poursuive en donnant la parole également aux professionnels de la santé opposés aux mesures du Conseil fédéral, comme par exemple le Docteur Philippe Saegesser dont « 24 heures » a récemment parlé.
Richard Golay, ingénieur EPFL et conseiller communal, Epalinges
(Premier texte non-retenu par la rédaction du quotidien « 24 heures ».)
Vaccination et débat contradictoire
Dans l’édition du samedi 24 juillet, « 24 heures » se questionne sur les raisons qui font que près de la moitié des habitants de ce pays ne sont pas vaccinés contre la Covid-19.
Une hypothèse manque selon moi dans cette importante réflexion.
Peu de professionnels de la santé et d’experts osent critiquer ouvertement les décisions de nos autorités sur le choix vaccinal ou sur la gestion de la crise en général du fait souvent de leur position dans des organismes publics ou proches. Les risques pour la suite de leur carrière sont réels. Mais, il y en a néanmoins plusieurs qui se sont exprimés de manière détaillée dans des blogs ou dans des médias dits alternatifs et qui ont été largement diffusés sur les réseaux sociaux.
Le fait que leurs avis ne soient pas présents dans les médias dominants de Suisse romande, ou à de très rares exceptions près, fait qu’une partie de la population perd finalement confiance dans nos autorités et choisit de ne pas suivre leur recommandation.
S’il a pu être légitime et compréhensible de ne pas refléter le débat entre les spécialistes de la santé et d’autres experts au tout début de cette crise, cela ne peut pas se justifier éternellement. Notre société doit oser le débat contradictoire, même dans l’adversité, au nom des principes qui fondent le concept de société ouverte garantissant la liberté et les droits fondamentaux(*).
La connaissance étant faillible, la société doit laisser différents points de vue s’exprimer publiquement (concept de réfutabilité).
Richard Golay, ingénieur EPFL et conseiller communal, Epalinges
Prise de parole au Comité élargi des Verts vaudois le 8 septembre 2021 à Lausanne
Chers amies, chers amis,
Nous avons à décider de la recommandation de vote sur la loi Covid à la suite du deuxième référendum lancé par l’association Les Amis de la Constitution dont je suis membre.
Cette loi instaure, à travers la mise en place du certificat sanitaire, une discrimination entre les individus et favorise un système de traçage des contacts. Elle offre également au Conseil fédéral la possibilité d’édicter de nouveaux critères à même de durcir encore de nouvelles mesures sanitaires, et cela par simple voie d’ordonnance.
C’est une menace claire pour le respect de la sphère privée et une atteinte à nos libertés fondamentales. C’est la raison pour laquelle je m’y oppose.
Mais il y en a une autre, qui démontre l’incohérence de cette loi : les personnes vaccinées transmettent en effet le variant Delta.
Au cœur de l’été, le 30 juillet, une nouvelle AFP a fait l’effet d’une bombe. L’information provenait du principal organe sanitaire des Etats-Unis, le fameux CDC, le Centre de prévention et de contrôle des maladies. Sur la base d’études scientifiques, il a été constaté qu’il n’y avait pas de différence dans la charge virale des personnes vaccinées ou non vaccinées. On peut donc être vacciné, porteur et contagieux. Quatre jours plus tard, l’OFSP confirmait l’information en déclarant dans une conférence de presse que le risque de transmission du variant Delta « semble être analogue » entre les personnes vaccinées et non-vaccinées.
La situation au Royaume Uni, en Israël ou en Islande, des exemples de pays hautement vaccinés, renforce ces premières observations comme quoi le vaccin ne prévient pas la transmission du virus Delta. Elles sont pourtant ignorées, encore aujourd’hui même, par nos autorités.
La loi Covid définit pourtant à l’article 3a alinéa 1 que les personnes vaccinées contre le COVID-19 le sont, je cite, « au moyen d’un vaccin autorisé dont il est prouvé qu’il prévient la transmission du virus ».
Chers amies et chères amis, la crise sanitaire en cours génèrent des divisions importantes dans notre société et au sein même de notre mouvement. Il est de notre devoir d’apaiser la situation et d’encourager la bienveillance envers autrui.
Dans ce sens, j’invite l’assemblée à soutenir ma proposition de laisser la liberté de vote à nos membres et sympathisants, ou autrement dit, à ne pas donner de recommandation de vote sur ce sujet.
« Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire ; c’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques. »
Jean Jaurès, Discours à la jeunesse, 1903
Je reprends ci-dessous une traduction en français réalisé par Jean-Dominique Michel publiée sur son blog le 12 juin. Il s’agit d’un texte très important au sujet des mesures qui nous ont été infligées au cours de l’année et demie écoulée et qui est l’œuvre de l’un des épidémiologistes les plus réputés au monde. Il est l’un des trois co-auteurs (avec les Pr Gupta d’Oxford et Battacharya de Stanford) de la Déclaration de Great Barrington, signée depuis par des dizaines de milliers de scientifiques et médecins, dans laquelle ces trois sommités mondiales s’élèvent contre l’absurdité et la destructivité des mesures de confinements, plaidant au contraire pour la protection ciblée des populations à risque.
Le but de cette publication est d’expliquer aux palinzard.e.s et aux lecteurs de ce blog la raison qui m’a poussé à prendre la parole dans les « Divers » de la séance du Conseil communal d’Epalinges du 4 mai 2021 et dire ceci :
Monsieur le Président, cher.e.s collègues, Le 13 juin, nous aurons à nous prononcer sur la loi COVID-19 suite au succès du référendum lancé par l’association des Ami.e.s de la Constitution. Celle-ci s’engagent à œuvrer pour une Suisse libre, souveraine, juste, solidaire, humaniste et respectueuse de la vie, conformément au préambule de la Constitution fédérale. Si vous pensez que ce projet de loi est inutile, liberticide et disproportionné, qu’il dépasse largement la base légale nécessaire au Conseil fédéral pour continuer à gérer la situation sanitaire actuelle, je vous invite à prendre contact avec moi, directement ou via lausanne@amis-de-la-constitution.ch, pour participer à la diffusion de l’argumentaire des Ami.e.s de la Constitution. Je vous remercie de votre attention.
Pourquoi je me suis élevé contre les confinements
Article publié en anglais sur le site Spiked-online le 4 juin 2021. Lien vers l’article original : cliquer ici.
Je n’avais pas d’autre choix que de m’élever contre les mesures de confinement. En tant que scientifique de la santé publique ayant des dizaines d’années d’expérience dans le domaine des épidémies de maladies infectieuses, je ne pouvais pas rester silencieux. Pas quand les principes de base de la santé publique sont jetés par la fenêtre. Pas quand la classe ouvrière est jetée sous le bus. Pas quand les opposants au confinement sont jetés en pâture aux loups. Il n’y a jamais eu de consensus scientifique pour les confinements. Ce ballon devait être crevé.
Deux faits essentiels concernant Covid m’ont rapidement sauté aux yeux. Premièrement, avec les premiers foyers en Italie et en Iran, il s’agissait d’une pandémie grave qui allait finir par se propager au reste du monde, entraînant de nombreux décès. Cela me rendait nerveux. Deuxièmement, d’après les données de Wuhan, en Chine, il y avait une différence spectaculaire dans la mortalité par âge, avec une différence de plus de mille foisentre les jeunes et les personnes âgées. C’était un énorme soulagement. Je suis un père célibataire avec un adolescent et des jumeaux de cinq ans. Comme la plupart des parents, je me soucie davantage de mes enfants que de moi-même. Contrairement à la pandémie de grippe espagnole de 1918, les enfants avaient beaucoup moins à craindre du Covid que de la grippe annuelle ou des accidents de la route. Ils pouvaient poursuivre leur vie sans être blessés, du moins je le pensais.
Pour la société dans son ensemble, la conclusion était évidente. Nous devions protéger les personnes âgées à haut risque, tandis que les adultes plus jeunes à faible risque faisaient avancer la société.
Mais cela ne s’est pas produit. Au lieu de cela, les écoles ont fermé et les maisons de retraite sont restées sans protection. Pourquoi ? Cela n’avait aucun sens. Alors, j’ai pris un stylo. À ma grande surprise, je n’ai pu intéresser aucun média américain à mes idées, malgré mes connaissances et mon expérience des épidémies de maladies infectieuses. J’ai eu plus de succès dans ma Suède natale, avec des articles d’opinion dans les principaux quotidiens et, finalement, un article dans Spiked. D’autres scientifiques partageant les mêmes idées se sont heurtés à des obstacles similaires.
Au lieu de comprendre la pandémie, on nous a encouragés à la craindre. Au lieu de la vie, nous avons eu droit à l’enfermement et à la mort. Les diagnostics de cancer ont été retardés, les résultats des maladies cardiovasculaires se sont détériorés, la santé mentale s’est dégradée et le verrouillage a causé bien d’autres dommages collatéraux à la santé publique. Les enfants, les personnes âgées et la classe ouvrière ont été les plus durement touchés par ce qui ne peut être décrit que comme le plus grand fiasco de l’histoire en matière de santé publique.
Contre-exemple
Tout au long de la vague du printemps 2020, la Suède a gardé les crèches et les écoles ouvertes pour chacun de ses 1,8 million d’enfants âgés de 1 à 15 ans. Et ce, sans les soumettre à des tests, des masques, des barrières physiques ou une distanciation sociale. Cette politique n’a entraîné aucun décès dû au Covid dans cette tranche d’âge, tandis que les enseignants présentaient un risque de Covid similaire à la moyenne des autres professions. L’agence suédoise de santé publique a fait état de ces faits à la mi-juin, mais aux États-Unis, les partisans du confinement continuent de réclamer la fermeture des écoles.
En juillet, le New England Journal of Medicine a publié un article sur la « réouverture des écoles primaires pendant la pandémie ». Il est choquant de constater qu’il ne mentionne même pas les données du seul grand pays occidental qui a maintenu les écoles ouvertes pendant la pandémie. C’est comme si l’on évaluait un nouveau médicament en ignorant les données du groupe témoin placebo.
Ayant du mal à publier, j’ai décidé d’utiliser mon compte Twitter, pour l’essentiel en sommeil, pour faire passer le message. J’ai cherché des tweets sur les écoles et j’ai répondu avec un lien vers l’étude suédoise. Quelques-unes de ces réponses ont été retweetées, ce qui a permis d’attirer l’attention sur les données suédoises. Cela a également débouché sur une invitation à écrire pour le Spectator. En août, j’ai enfin percé dans les médias américains avec un éditorial de CNN contre les fermetures d’écoles. Je connais l’espagnol, j’ai donc écrit un article pour CNN-Español. CNN-English n’était pas intéressé.
Il y avait manifestement un problème avec les médias. Parmi les collègues épidémiologistes spécialisés dans les maladies infectieuses que je connais, la plupart sont favorables à une protection ciblée des groupes à haut risque plutôt qu’à des mesures de confinement, mais les médias ont donné l’impression qu’il existait un consensus scientifique en faveur de mesures de confinement générales.
La Déclaration de Great Barrington
En septembre, j’ai rencontré Jeffrey Tucker à l’American Institute for Economic Research (AIER), une organisation dont je n’avais jamais entendu parler avant la pandémie. Pour aider les médias à mieux comprendre la pandémie, nous avons décidé d’inviter les journalistes à rencontrer des épidémiologistes spécialisés dans les maladies infectieuses à Great Barrington, en Nouvelle-Angleterre, afin de réaliser des entretiens plus approfondis. J’ai invité deux scientifiques à se joindre à moi, Sunetra Gupta de l’Université d’Oxford, l’une des plus éminentes épidémiologistes des maladies infectieuses au monde, et Jay Bhattacharya de l’Université de Stanford, un expert des maladies infectieuses et des populations vulnérables. À la surprise de l’AIER, nous avons tous trois décidé de rédiger une déclaration plaidant pour une protection ciblée plutôt que pour des mesures de confinement. Nous l’avons appelée la Déclaration de Great Barrington (GBD).
L’opposition aux confinements a été jugée non scientifique. Lorsque des scientifiques se prononçaient contre les confinements, ils étaient ignorés, considérés comme une voix marginale ou accusés de ne pas avoir les qualifications requises. Nous pensions qu’il serait difficile d’ignorer un document rédigé par trois épidémiologistes spécialisés dans les maladies infectieuses et provenant de trois universités respectables. Nous avions raison. L’enfer s’est déchaîné. C’était une bonne chose.
Certains collègues nous ont lancé des épithètes comme « fou », « exorciste », « meurtrier de masse » ou « trumpien ». Certains nous ont accusés de prendre position pour de l’argent, alors que personne ne nous a versé un centime. Pourquoi une réaction aussi virulente ? La déclaration s’inscrivait dans le droit fil des nombreux plans de préparation à une pandémie élaborés des années plus tôt, mais c’était là l’essentiel. En l’absence de bons arguments de santé publique contre la protection ciblée, ils ont dû recourir à la déformation des faits et à la calomnie, ou bien admettre qu’ils avaient commis une erreur terrible, mortelle, en soutenant le confinement.
Certains partisans du confinement nous ont accusés de de créer un épouvantail du fait que les confinements avaient fonctionné et n’étaient plus nécessaires. Quelques semaines plus tard, les mêmes critiques se sont félicités de la réimposition des verrouillages lors de la très prévisible deuxième vague. On nous a dit que nous n’avions pas précisé comment protéger les anciens, alors que nous avions décrit les idées en détail sur notre site Web et dans des articles d’opinion. Nous avons été accusés de préconiser une stratégie de « laisser faire », alors qu’une protection ciblée est tout le contraire. Ironiquement, les confinements sont une forme traînante d’une stratégie du laisser-aller, dans laquelle chaque groupe d’âge est infecté dans la même proportion qu’avec une simple stratégie du laisser-aller.
Attaques et censure
En rédigeant la déclaration, nous savions que nous nous exposions à des attaques. Cela peut être effrayant, mais comme Rosa Parks l’a dit : « J’ai appris au fil des ans que lorsque l’on a une idée bien arrêtée, cela diminue la peur ; savoir ce qu’il faut faire fait disparaître la peur ». Aussi, je n’ai pas pris personnellement les attaques journalistiques et universitaires, aussi viles soient-elles – et la plupart provenaient de personnes dont je n’avais jamais entendu parler auparavant. De toute façon, ces attaques ne nous visaient pas en premier lieu. Nous nous étions déjà exprimés et nous continuerions à le faire. Leur objectif principal était de décourager d’autres scientifiques de s’exprimer.
Dans ma vingtaine, j’ai risqué ma vie au Guatemala en travaillant pour une organisation de défense des droits de l’homme appelée Peace Brigades International. Nous protégions les agriculteurs, les travailleurs syndiqués, les étudiants, les organisations religieuses, les groupes de femmes et les défenseurs des droits de l’homme qui étaient menacés, assassinés et disparus par les escadrons de la mort militaires. Alors que les courageux Guatémaltèques avec lesquels je travaillais étaient confrontés à bien plus de dangers, les escadrons de la mort ont une fois lancé une grenade à main dans notre maison. Si j’ai pu faire ce travail à l’époque, pourquoi ne devrais-je pas maintenant prendre des risques bien moindres pour les gens ici, chez moi ? Lorsque j’ai été accusé à tort d’être un extrémiste de droite financé par les Koch, j’ai simplement haussé les épaules – comportement typique des serviteurs de l’establishment et des révolutionnaires en fauteuil.
Après la déclaration de Great Barrington, les médias n’ont plus manqué d’attirer l’attention sur la protection ciblée comme alternative aux confinements. Au contraire, les demandes venaient du monde entier. J’ai remarqué un contraste intéressant. Aux États-Unis et au Royaume-Uni, les médias se sont montrés soit amicaux avec des questions faciles, soit hostiles avec des questions pièges et des attaques ad hominem. Les journalistes de la plupart des autres pays ont posé des questions difficiles mais pertinentes et justes, explorant et examinant d’un œil critique la déclaration de Great Barrington. Je pense que c’est ainsi que le journalisme devrait être pratiqué.
Alors que la plupart des gouvernements ont continué à appliquer leurs politiques de verrouillage infructueuses, les choses ont évolué dans le bon sens. De plus en plus d’écoles ont rouvert, et la Floride a rejeté les confinements en faveur d’une protection ciblée, en partie sur la base de nos conseils, sans les conséquences négatives que les lockdowns avaient provoquées.
Les échecs du verrouillage étant de plus en plus évidents, les attaques et la censure ont augmenté au lieu de diminuer : YouTube, propriété de Google, a censuré une vidéo d’une table ronde avec le gouverneur de Floride Ron DeSantis, où mes collègues et moi-même affirmions que les enfants n’avaient pas besoin de porter des masques ; Facebook a fermé le compte du GBD lorsque nous avons publié un message soutenant que les personnes âgées devraient être vaccinées en priorité ; Twitter a censuré un message lorsque j’ai déclaré que les enfants et les personnes déjà infectées n’avaient pas besoin d’être vaccinés ; et les Centers for Disease Control (CDC) m’ont retiré d’un groupe de travail sur la sécurité des vaccins lorsque j’ai affirmé que le vaccin Covid de Johnson & Johnson ne devrait pas être refusé aux Américains plus âgés.
Naïvement trompées en pensant que les masques les protégeraient, certaines personnes âgées à haut risque n’ont pas pris la distance sociale nécessaire, et certaines sont mortes du Covid à cause de cela. Tragique. Les responsables de la santé publique/scientifiques doivent toujours être honnêtes avec le public. ’
Cette pression accrue peut sembler contre-intuitive, mais elle ne l’est pas. Si nous avions eu tort, nos collègues scientifiques auraient peut-être eu pitié de nous et les médias auraient recommencé à nous ignorer. En ayant raison, nous avons mis dans l’embarras des personnes immensément puissantes dans la politique, le journalisme, les grandes entreprises technologiques et scientifiques. Ils ne nous pardonneront jamais.
« Transformer une épidémie gérable en tragédie »
Mais ce n’est pas ce qui compte. La pandémie a été une grande tragédie. Un de mes amis de 79 ans est mort du Covid, et quelques mois plus tard, sa femme est morte d’un cancer qui n’a pas été détecté à temps pour entreprendre un traitement. Bien que les décès soient inévitables lors d’une pandémie, la croyance naïve mais erronée que les confinements protégeraient les personnes âgées a fait que les gouvernements n’ont pas mis en œuvre de nombreuses mesures standard de protection ciblée. La prolongation de la pandémie a rendu plus difficile la protection des personnes âgées. Avec une stratégie de protection ciblée, mon ami et sa femme seraient peut-être en vie aujourd’hui, tout comme d’innombrables autres personnes dans le monde.
En fin de compte, les confinements ont protégé les jeunes professionnels à faible risque travaillant à domicile – journalistes, avocats, scientifiques et banquiers – sur le dos des enfants, de la classe ouvrière et des pauvres. Aux États-Unis, les confinements sont la plus grande attaque contre les travailleurs depuis la ségrégation et la guerre du Vietnam. À l’exception de la guerre, peu d’actions gouvernementales au cours de ma vie ont imposé plus de souffrance et d’injustice à une si grande échelle.
En tant qu’épidémiologiste spécialiste des maladies infectieuses, je n’avais pas le choix. Je devais m’exprimer. Sinon, pourquoi être un scientifique ? Beaucoup d’autres personnes qui ont courageusement parlé auraient pu confortablement rester silencieuses. S’ils l’avaient fait, d’autres écoles auraient quand même été fermées et les dommages collatéraux en termes de santé publique auraient été plus importants. Je sais que de nombreuses personnes fantastiques luttent contre ces fermetures inefficaces et préjudiciables, en écrivant des articles, en publiant sur les médias sociaux, en réalisant des vidéos, en parlant à leurs amis, en prenant la parole lors des réunions du conseil scolaire et en manifestant dans les rues. Si vous êtes l’un d’entre eux, ce fut un véritable honneur de travailler avec vous à cet effort commun. J’espère que nous nous rencontrerons un jour en personne et alors, dansons ensemble. Danser encore !
Martin Kulldorff est professeur de médecine à la Harvard Medical School.
Restons positif : cette crise sanitaire nous aura permis de découvrir l’excellent anthropologue de la santé genevois Jean-Dominique Michel grâce à son blog Anthropo-logiques.
Sa vision transversale des domaines de la santé et sa capacité à expliquer de manière claire et en toute indépendance des situations complexes et obscures aura été d’un grand secours pour comprendre cette crise.
Il était l’invité de l’Institut Hospitalier Universitaire de Marseille le 21 mai 2021 et nous donne un témoignage magistral de ce que nous avons vécu depuis plus d’un an.
Les dénonciations parfaitement argumentées d’une gestion calamiteuse et du règne de la corruption systémique dans nos systèmes de santé occidentaux aura convaincu l’écrasante majorité de nos médias de Suisse romande de ne pas lui donner la parole…
Nous lui devons de nous avoir informés ou rappelés l’état de la recherche médicale de ces vingt dernières années avec par exemple ces deux citations d’anciens rédacteurs en chef du fameux New England Medical Journal :
Le Dr Relman, en 2002, avait souligné :
« La profession médicale est achetée par l’industrie pharmaceutique, non seulement en termes de pratique de la médecine, mais aussi en termes d’enseignement et de recherche. Les institutions académiques de ce pays se permettent d’être les agents rémunérés de l’industrie pharmaceutique. Je pense que c’est honteux. »
Son successeur, Marcia Angeli relevait quant à elle en 2009 :
« Il n’est tout simplement plus possible de croire une grande partie des recherches cliniques qui sont publiées, ni de se fier au jugement de médecins de confiance ou à des directives médicales faisant autorité. Je ne prends aucun plaisir à cette conclusion, à laquelle je suis parvenu lentement et à contrecœur au cours de mes deux décennies de travail de rédactrice en chef. »
Un grand merci à lui pour son courage, son intelligence et son empathie !
Préavis d’intention concernant la création d’un partenariat avec les Services Industriels de Lausanne (SIL) pour la réalisation d’un réseau de chauffage à distance (CAD) et la création d’une société anonyme (SA) avec les SIL et Romande Energie Services SA (RES) pour la construction et l’exploitation d’une centrale de production de chaleur à énergie renouvelable
Monsieur le Président, Messieurs de la Municipalité, cher.e.s collègues,
Le préavis que nous avons à traiter fait suite au préavis n°3-2020 accepté par notre Conseil le 25 février 2020. J’avais alors souligné que si 64% de la chaleur alimentant le réseau lausannois provenait bien de l’usine de valorisation des déchets de Tridel, seulement la moitié de cette part était considérée comme renouvelable par la Confédération. Cette affirmation a été confirmée depuis par l’Office fédérale de l’énergie dans une communication du 15 juillet 2020 en réponse à la question de la Conseillère nationale Isabelle Chevalley.
A l’heure actuelle le chauffage à distance est donc « bien peu renouvelable » comme je l’ai écrit dans la rubrique « l’invité de la semaine » de l’hebdomadaire Lausanne Cités du 27 mai 2020 avec près de 40% de la chaleur produite avec du gaz fossile.
Mais, depuis, Lausanne a publié son « Plan Climat » le 7 janvier de cette année. Et ce dernier devrait être accepté sans trop de difficultés par son Conseil communal. La Capitale va donc sortir à l’horizon 2050 du gaz fossile entre autres grâce au bois. Cette décision est très importante et il convient de la saluer comme il se doit.
A travers le préavis d’intention que nous traitons aujourd’hui, notre commune envoie elle aussi un signal fort pour diminuer de manière radicale ses émissions en CO2 tout en participant à l’effort de toute l’agglomération.
En tant que citoyen palinzard et responsable pour la Suisse romande de l’association faîtière de la promotion du bois comme source d’énergie, Energie-bois Suisse, je souhaite féliciter notre Municipalité pour ce projet et émettre les remarques suivantes :
1. La ressource bois
L’approvisionnement durable et écologique de la ressource sous forme de bois déchiqueté, appelé plaquettes ou copeaux de bois, est assurée par le Canton qui évalue le potentiel de la ressource à l’échelle du territoire depuis plus d’une dizaine d’année au fur et à mesure des nouveaux projets. Il n’y a donc aucun risque de pénurie et la gestion durable de nos forêts est assurée.
Notre municipal Roland Perrin pourrait nous en parler longuement puisqu’il a directement participé à cette tâche d’évaluation il y a quelques années.
2. La cogénération
Si le principe de la cogénération, la production couplée de chaleur et d’électricité, fait pleinement sens sur un chauffage à distance, elle implique un surcoût élevé tant en termes d’investissement que de frais d’exploitation. S’il en était autrement, cela ferait plus de vingt ans que les installations au gaz fossile utiliseraient cette voie de valorisation énergétique.
Pour le bois-énergie, la fin du programme fédéral de rétribution à prix coûtant, abrégé « RPC », signifie que la cogénération est actuellement dans une impasse. Energie-bois Suisse et d’autres acteurs sont actuellement très actifs au niveau politique à Berne pour mettre en place un nouveau programme, mais rien ne peut être assuré dans le délai court du projet discuté ici. Et n’oublions pas la possibilité d’un éventuel refus par le peuple en juin de la loi sur le CO2 qui signifierait probablement une plus grande difficulté pour cette démarche.
La prise en compte de l’éventualité d’une absence de nouvelle RPC est importante. En effet dans ce cas de figure, la technologie de gazéification proposée par Romande énergie n’est peut-être pas la plus économique pour produire seulement de la chaleur en comparaison avec la technologie de combustion à grille mobile avec électrofiltre. Il conviendrait d’étudier ce point en détail, ce qui est toujours faisable à ce stade du projet.
A noter qu’en ce qui concerne les émissions en poussières fines, l’une ou l’autre de ces technologies permettent d’approcher le seuil de détection des appareils de mesure, soit bien plus bas que les limites fixées par l’Ordonnance fédérale sur la protection de l’air. La problématique des poussières fines liées à la combustion du bois ne concerne en effet pas les installations ultramodernes dont on parle ici. Les très nombreuses installations récemment mises en service dans le Canton et ailleurs en Suisse en attestent.
3. Localisation de la centrale de chauffage
La localisation de la centrale de chauffage est un point clé pour ce genre de projet. En plus de la surface nécessaire à la centrale, le transport et l’accès de la ressource bois par camion est une contrainte majeure.
Si le préavis nous informe de différentes variantes étudiées et que Monsieur le Municipal Krattinger a répondu aux questions des commissaires, le fait est que relativement peu d’indications (p.ex. un plan) nous ont été données pour justifier le choix énoncé.
Cher.e.s collègues, nous avons à nous prononcer sur un préavis d’intention concernant un projet d’envergure pour notre commune encore au stade initial. Je vous invite à le soutenir tout en me permettant de formuler les deux vœux suivants :
1. Qu’il soit réalisé une analyse financière comparative sur les coûts de production de chaleur en l’absence de RPC avec la technologie de gazéification et avec la technologie par combustion et électrofiltre. La qualité supérieure des plaquettes de bois pour la gazéification, et donc le prix supérieur, devrait être pris en compte dans les calculs.
2. Compte-tenu du résultat du vœu qui précède, que le choix de la localisation de la centrale de chauffe et donc de la variante 1 ou 3 soient revalidés.
Remarques au postulat du Conseiller Félix Schmidt concernant l’incitation à la reconstruction des bâtiments anciens dans le plan directeur et le PGA.
Monsieur le président, Messieurs les municipaux, cher-e-s collègues,
M. le conseiller Félix Schmidt a justement soulevé la problématique de la grande lenteur de l’assainissement du parc immobilier suisse qui participe à environ 40% des émissions en gaz à effet de serre. C’est un sujet que je connais bien puisque je suis actif professionnellement dans la promotion de l’usage énergétique du bois.
La Confédération et les cantons ont mis en place ces dernières années diverses actions dont un programme d’envergure – le programme bâtiments – qui encourage financièrement la transition vers des systèmes de chauffage neutres en CO2, c’est-à-dire principalement des chauffages au bois, des pompes à chaleur et des systèmes solaires photovoltaïques ou solaires thermiques. Il est à souligner que notre Commune participe activement à ce mouvement avec son fonds d’efficacité énergétique et de développement durable.
Ces programmes englobent bien sûr les économies d’énergie dans la rénovation avec la mise en place d’un système standardisé d’audit énergétique appelé CECB pour aider les propriétaires à déterminer les meilleurs choix en termes de coûts, d’économies d’énergie et de confort d’usage. Il serait en effet aberrant de soutenir le remplacement du vieux système de chauffage à combustible fossile par une solution neutre en CO2 tout conservant un bâtiment qui serait très mal isolé !
Si l’intention de Monsieur le conseiller Schmidt de réduire les émissions en CO2 des bâtiments palinzards est parfaitement justifiée, il est important de souligner que deux éléments clé sont absents de sa réflexion :
– la part élevée des émissions en CO2 des bâtiments est essentiellement due au fait qu’environ 80% des systèmes de chauffages actuels utilisent des combustibles fossiles, c’est-à-dire du mazout ou du gaz.
– Détruire un bâtiment pour en reconstruire un neuf implique une dépense énergétique fortement émettrice en CO2 pour fabriquer et assembler les éléments du nouveau bâtiment. Une évaluation poussée avec un calcul du bilan écologique de l’opération est nécessaire pour éviter un éventuel gaspillage des ressources.
L’idée d’un soutien de notre commune pour accélérer l’assainissement du parc immobilier est donc à saluer. Mais il est important que les éventuelles mesures soient en cohérence avec celles déjà mises en place par la Commune, le Canton et la Confédération.
Je profite d’avoir la parole pour émettre un vœu allant dans le sens de la réflexion de Monsieur le conseiller Schmidt : il s’agit d’encourager de manière plus soutenue et de mieux faire connaître à Epalinges l’usage du bois suisse comme matériau de construction écologique. L’avantage étant, outre le soutien à l’économie régionale et l’exceptionnel confort d’usage, que le carbone atmosphérique capturé lors de la croissance de l’arbre se trouve piégé ainsi pendant toute la durée de vie du bâtiment.
Monsieur le Président, Messieurs les Municipaux, cher-e-s collègues
La mobilité à vélo, avec ou sans moteur électrique, est un sujet d’actualité qui gagne toujours plus en importance dans notre société.
Plusieurs interventions ont été faites ici aux cours de ces dernières années de part et d’autre de l’échiquier politique. Notre collègue Marisa Dürst a en particulier déposé un postulat l’année passée concernant le Plan Mobilité 2014 de notre Commune. Il demande à dresser un inventaire des actions entreprises, de celles en cours et des mesures planifiées et à planifier. Il se focalisait sur les bandes et les pistes cyclables.
A travers le présent postulat intitulé « Pour des parkings à vélos modernes et sûrs à Epalinges », je souhaite ajouter la question des lieux et des types de stationnement. En effet, des développements importants ont été réalisées ces vingt dernières années dans la manière d’assurer un parking sûr et adéquat des bicyclettes.
Pour aider les communes à effectuer les bons choix parmi un ensemble de solutions, l’Office fédéral des routes a édité en 2008 un guide détaillé pour le stationnement des vélos comprenant des recommandations pour la planification, la réalisation et l‘exploitation. Plus récemment et plus près de nous, la Commune de Lausanne a édité en 2017 une fiche-conseil très bien faite sur le même thème qui intègre les expériences acquises de ces dernières années en la matière. Elle présente de manière claire quels sont les types d’installations les plus adéquats en fonction des lieux et des types d’usagers.
Ce postulat demande à notre Municipalité d’intégrer à sa réponse au postulat cité la question des lieux et des types de stationnement répondant au mieux au développement de la mobilité à vélo sur notre Commune. Il est demandé en particulier de réfléchir à la mise en place d’un parking sécurisé à la sortie de l’arrêt des Croisettes du M2 ainsi que des parkings modernes entre autres près des commerces des Croisettes et de la Croix-Blanche.
Cher-e-s collègues, je vous remercie de votre attention et vous invite à soutenir la transmission de ce postulat à la Municipalité.