Prise de parole au Comité élargi des Verts vaudois le 8 septembre 2021 à Lausanne
Chers amies, chers amis,
Nous avons à décider de la recommandation de vote sur la loi Covid à la suite du deuxième référendum lancé par l’association Les Amis de la Constitution dont je suis membre.
Cette loi instaure, à travers la mise en place du certificat sanitaire, une discrimination entre les individus et favorise un système de traçage des contacts. Elle offre également au Conseil fédéral la possibilité d’édicter de nouveaux critères à même de durcir encore de nouvelles mesures sanitaires, et cela par simple voie d’ordonnance.
C’est une menace claire pour le respect de la sphère privée et une atteinte à nos libertés fondamentales. C’est la raison pour laquelle je m’y oppose.
Mais il y en a une autre, qui démontre l’incohérence de cette loi : les personnes vaccinées transmettent en effet le variant Delta.
Au cœur de l’été, le 30 juillet, une nouvelle AFP a fait l’effet d’une bombe. L’information provenait du principal organe sanitaire des Etats-Unis, le fameux CDC, le Centre de prévention et de contrôle des maladies. Sur la base d’études scientifiques, il a été constaté qu’il n’y avait pas de différence dans la charge virale des personnes vaccinées ou non vaccinées. On peut donc être vacciné, porteur et contagieux. Quatre jours plus tard, l’OFSP confirmait l’information en déclarant dans une conférence de presse que le risque de transmission du variant Delta « semble être analogue » entre les personnes vaccinées et non-vaccinées.
La situation au Royaume Uni, en Israël ou en Islande, des exemples de pays hautement vaccinés, renforce ces premières observations comme quoi le vaccin ne prévient pas la transmission du virus Delta. Elles sont pourtant ignorées, encore aujourd’hui même, par nos autorités.
La loi Covid définit pourtant à l’article 3a alinéa 1 que les personnes vaccinées contre le COVID-19 le sont, je cite, « au moyen d’un vaccin autorisé dont il est prouvé qu’il prévient la transmission du virus ».
Chers amies et chères amis, la crise sanitaire en cours génèrent des divisions importantes dans notre société et au sein même de notre mouvement. Il est de notre devoir d’apaiser la situation et d’encourager la bienveillance envers autrui.
Dans ce sens, j’invite l’assemblée à soutenir ma proposition de laisser la liberté de vote à nos membres et sympathisants, ou autrement dit, à ne pas donner de recommandation de vote sur ce sujet.
Préavis d’intention concernant la création d’un partenariat avec les Services Industriels de Lausanne (SIL) pour la réalisation d’un réseau de chauffage à distance (CAD) et la création d’une société anonyme (SA) avec les SIL et Romande Energie Services SA (RES) pour la construction et l’exploitation d’une centrale de production de chaleur à énergie renouvelable
Monsieur le Président, Messieurs de la Municipalité, cher.e.s collègues,
Le préavis que nous avons à traiter fait suite au préavis n°3-2020 accepté par notre Conseil le 25 février 2020. J’avais alors souligné que si 64% de la chaleur alimentant le réseau lausannois provenait bien de l’usine de valorisation des déchets de Tridel, seulement la moitié de cette part était considérée comme renouvelable par la Confédération. Cette affirmation a été confirmée depuis par l’Office fédérale de l’énergie dans une communication du 15 juillet 2020 en réponse à la question de la Conseillère nationale Isabelle Chevalley.
A l’heure actuelle le chauffage à distance est donc « bien peu renouvelable » comme je l’ai écrit dans la rubrique « l’invité de la semaine » de l’hebdomadaire Lausanne Cités du 27 mai 2020 avec près de 40% de la chaleur produite avec du gaz fossile.
Mais, depuis, Lausanne a publié son « Plan Climat » le 7 janvier de cette année. Et ce dernier devrait être accepté sans trop de difficultés par son Conseil communal. La Capitale va donc sortir à l’horizon 2050 du gaz fossile entre autres grâce au bois. Cette décision est très importante et il convient de la saluer comme il se doit.
A travers le préavis d’intention que nous traitons aujourd’hui, notre commune envoie elle aussi un signal fort pour diminuer de manière radicale ses émissions en CO2 tout en participant à l’effort de toute l’agglomération.
En tant que citoyen palinzard et responsable pour la Suisse romande de l’association faîtière de la promotion du bois comme source d’énergie, Energie-bois Suisse, je souhaite féliciter notre Municipalité pour ce projet et émettre les remarques suivantes :
1. La ressource bois
L’approvisionnement durable et écologique de la ressource sous forme de bois déchiqueté, appelé plaquettes ou copeaux de bois, est assurée par le Canton qui évalue le potentiel de la ressource à l’échelle du territoire depuis plus d’une dizaine d’année au fur et à mesure des nouveaux projets. Il n’y a donc aucun risque de pénurie et la gestion durable de nos forêts est assurée.
Notre municipal Roland Perrin pourrait nous en parler longuement puisqu’il a directement participé à cette tâche d’évaluation il y a quelques années.
2. La cogénération
Si le principe de la cogénération, la production couplée de chaleur et d’électricité, fait pleinement sens sur un chauffage à distance, elle implique un surcoût élevé tant en termes d’investissement que de frais d’exploitation. S’il en était autrement, cela ferait plus de vingt ans que les installations au gaz fossile utiliseraient cette voie de valorisation énergétique.
Pour le bois-énergie, la fin du programme fédéral de rétribution à prix coûtant, abrégé « RPC », signifie que la cogénération est actuellement dans une impasse. Energie-bois Suisse et d’autres acteurs sont actuellement très actifs au niveau politique à Berne pour mettre en place un nouveau programme, mais rien ne peut être assuré dans le délai court du projet discuté ici. Et n’oublions pas la possibilité d’un éventuel refus par le peuple en juin de la loi sur le CO2 qui signifierait probablement une plus grande difficulté pour cette démarche.
La prise en compte de l’éventualité d’une absence de nouvelle RPC est importante. En effet dans ce cas de figure, la technologie de gazéification proposée par Romande énergie n’est peut-être pas la plus économique pour produire seulement de la chaleur en comparaison avec la technologie de combustion à grille mobile avec électrofiltre. Il conviendrait d’étudier ce point en détail, ce qui est toujours faisable à ce stade du projet.
A noter qu’en ce qui concerne les émissions en poussières fines, l’une ou l’autre de ces technologies permettent d’approcher le seuil de détection des appareils de mesure, soit bien plus bas que les limites fixées par l’Ordonnance fédérale sur la protection de l’air. La problématique des poussières fines liées à la combustion du bois ne concerne en effet pas les installations ultramodernes dont on parle ici. Les très nombreuses installations récemment mises en service dans le Canton et ailleurs en Suisse en attestent.
3. Localisation de la centrale de chauffage
La localisation de la centrale de chauffage est un point clé pour ce genre de projet. En plus de la surface nécessaire à la centrale, le transport et l’accès de la ressource bois par camion est une contrainte majeure.
Si le préavis nous informe de différentes variantes étudiées et que Monsieur le Municipal Krattinger a répondu aux questions des commissaires, le fait est que relativement peu d’indications (p.ex. un plan) nous ont été données pour justifier le choix énoncé.
Cher.e.s collègues, nous avons à nous prononcer sur un préavis d’intention concernant un projet d’envergure pour notre commune encore au stade initial. Je vous invite à le soutenir tout en me permettant de formuler les deux vœux suivants :
1. Qu’il soit réalisé une analyse financière comparative sur les coûts de production de chaleur en l’absence de RPC avec la technologie de gazéification et avec la technologie par combustion et électrofiltre. La qualité supérieure des plaquettes de bois pour la gazéification, et donc le prix supérieur, devrait être pris en compte dans les calculs.
2. Compte-tenu du résultat du vœu qui précède, que le choix de la localisation de la centrale de chauffe et donc de la variante 1 ou 3 soient revalidés.
Remarques au postulat du Conseiller Félix Schmidt concernant l’incitation à la reconstruction des bâtiments anciens dans le plan directeur et le PGA.
Monsieur le président, Messieurs les municipaux, cher-e-s collègues,
M. le conseiller Félix Schmidt a justement soulevé la problématique de la grande lenteur de l’assainissement du parc immobilier suisse qui participe à environ 40% des émissions en gaz à effet de serre. C’est un sujet que je connais bien puisque je suis actif professionnellement dans la promotion de l’usage énergétique du bois.
La Confédération et les cantons ont mis en place ces dernières années diverses actions dont un programme d’envergure – le programme bâtiments – qui encourage financièrement la transition vers des systèmes de chauffage neutres en CO2, c’est-à-dire principalement des chauffages au bois, des pompes à chaleur et des systèmes solaires photovoltaïques ou solaires thermiques. Il est à souligner que notre Commune participe activement à ce mouvement avec son fonds d’efficacité énergétique et de développement durable.
Ces programmes englobent bien sûr les économies d’énergie dans la rénovation avec la mise en place d’un système standardisé d’audit énergétique appelé CECB pour aider les propriétaires à déterminer les meilleurs choix en termes de coûts, d’économies d’énergie et de confort d’usage. Il serait en effet aberrant de soutenir le remplacement du vieux système de chauffage à combustible fossile par une solution neutre en CO2 tout conservant un bâtiment qui serait très mal isolé !
Si l’intention de Monsieur le conseiller Schmidt de réduire les émissions en CO2 des bâtiments palinzards est parfaitement justifiée, il est important de souligner que deux éléments clé sont absents de sa réflexion :
– la part élevée des émissions en CO2 des bâtiments est essentiellement due au fait qu’environ 80% des systèmes de chauffages actuels utilisent des combustibles fossiles, c’est-à-dire du mazout ou du gaz.
– Détruire un bâtiment pour en reconstruire un neuf implique une dépense énergétique fortement émettrice en CO2 pour fabriquer et assembler les éléments du nouveau bâtiment. Une évaluation poussée avec un calcul du bilan écologique de l’opération est nécessaire pour éviter un éventuel gaspillage des ressources.
L’idée d’un soutien de notre commune pour accélérer l’assainissement du parc immobilier est donc à saluer. Mais il est important que les éventuelles mesures soient en cohérence avec celles déjà mises en place par la Commune, le Canton et la Confédération.
Je profite d’avoir la parole pour émettre un vœu allant dans le sens de la réflexion de Monsieur le conseiller Schmidt : il s’agit d’encourager de manière plus soutenue et de mieux faire connaître à Epalinges l’usage du bois suisse comme matériau de construction écologique. L’avantage étant, outre le soutien à l’économie régionale et l’exceptionnel confort d’usage, que le carbone atmosphérique capturé lors de la croissance de l’arbre se trouve piégé ainsi pendant toute la durée de vie du bâtiment.